Hugues Kieffer
« Négocier rend service aux deux parties »
Vous êtes mandataire depuis 2007. Qu'est-ce qui attire les chefs d'entreprises où les commerçants en difficulté vers cette procédure.
Tout d'abord, elle est extrêmement confidentielle. Elle n'impose pas d'annonces légales comme le redressement judiciaire. Le patron reste le patron. Il ne passe pas devant un tribunal, mais doit répondre à un simple entretien avec le président et le mandataire afin de fixer la faisabilité du projet. Pour que cela fonctionne, il faut que l'activité soit viable structurellement et la dette pas trop importante. Ce qui intéresse les chefs d'entreprise, ce sont les conditions de paiement que l'on peut obtenir, un arrêt des remboursements bancaires pendant une courte période ou un report de la dette fiscale.
Les créanciers sont-ils aussi ouverts à cette solution ?
En cas de redressement judiciaire, il leur faudra parfois dix ans pour être payé. S'il y a liquidation, c'est encore plus compliqué. Quand on leur explique qu'il est possible de mettre des choses en oeuvre pour obtenir 100 % du paiement sur trois ans, ça les intéresse. Et puis, rien n'est définitif. Si ça ne fonctionne pas, on peut suspendre l'accord.
Le président Lacroix affirme que la réussite du projet, c'est la sincérité...
Il faut vite estimer si une société a le potentiel pour se retourner. Il est possible d'apprendre quelque temps après que les dettes réelles n'étaient pas celles présentées, qu'une entreprise a perdu un tel contrat qu'elle ne fera jamais face. Celui qui ne joue pas carte sur table ne gagne pas beaucoup de temps. En revanche, il est possible de convaincre.
Frédéric SALLE, Ouest France, 2010
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